Le 27 mars 2002
Conformément aux conclusions du Conseil européen de
Barcelone, le Conseil des Ministres des Transports a débloqué
aujourd'hui les 450 millions d'Euros nécessaires au développement
de GALILÉO, système européen de positionnement et de
navigation par satellite, et adopté le règlement instituant
l'entreprise commune chargée d'en assurer la gestion. Cette décision
fait suite aux conclusions unanimes du Conseil européen de
Barcelone des 13-14 mars dernier. Le projet GALILÉO, développé
en collaboration avec l'Agence Spatiale européenne, permettra
à l'utilisateur de déterminer très précisément à tout
instant sa position dans le temps et dans l'espace : ses
applications dans la vie quotidienne sont multiples, depuis la
radionavigation dans les voitures individuelles jusqu'à la sécurité
dans les transports, en passant par les effets induits sur
diverses activités commerciales (secteur bancaire, géologie,
travaux publics, énergie....)
"L'Europe a enfin pris la décision
politique de lancer ce programme stratégique :
aujourd'hui c'est l'Europe "volonté" qui s'est
exprimée» s'est félicitée Loyola de Palacio, Vice-présidente
de la Commission en charge des transports et de l'énergie. «C'est
une bonne nouvelle qui démontre la capacité de l'Union européenne
à mener un projet industriel ambitieux, créateur de 150.000
emplois hautement qualifiés et générateur de quelques 10 milliards
de revenus par an" a-t-elle souligné. "Ce projet
permet à l'Europe de garder son autonomie, sa souveraineté,
sa capacité technologique et la maîtrise de sa
connaissance" a-t-elle conclu.
GALILÉO, le premier système de
positionnement et de navigation par satellites conçu pour des
besoins civils, sera plus avancé, plus performant et plus
fiable que le GPS américain, actuellement en situation de
monopole. Compte tenu de l'ampleur des besoins de
radionavigation dans les années à venir, l'Europe ne peut se
satisfaire d'un système unique et imparfait. Tous les
segments de notre société seront, dans les années à venir,
dépendent d'un service de positionnement précis, par exemple
les transports, mais aussi les secteurs de télécommunication,
de l'énergie, le monde financier, la santé, l'agriculture et
la pêche. "Le projet GALILÉO vise à être parfaitement
compatible et redondant avec le GPS : la conjonction des
deux systèmes permettra de rendre l'ensemble plus solide et
plus fiable" a rappelé Loyola de Palacio ."Mais il
permet d'éviter une situation de monopole et de donner la
possibilité à chacun de choisir".
GALILÉO représente des enjeux
cruciaux en termes technologiques, économiques et stratégiques
pour l'avenir de l'Europe. GALILÉO permettra à celle-ci
d'acquérir l'indépendance et la maîtrise de cette
technologie, comme elle a su la conquérir dans d'autres
secteurs avec Ariane ou Airbus. Les retombées économiques
seront énormes : selon diverses études, le marché des
équipements et services qui découleront de ce programme est
estimé à environ 10 milliards
par an, avec la création en Europe de dizaines de milliers
d'emplois hautement qualifiés. Cette technologie de pointe
est un atout de premier plan pour l'influence de l'Europe dans
le monde, sur le plan commercial et industriel. L'accord
d'aujourd'hui permet la participation du secteur privé au développement
de GALILÉO dans les meilleures conditions.
L'utilité de GALILÉO ne se limite
pas au champ de l'économie et des entreprises, elle touchera
l'ensemble de la société. Elle est évidente pour les
services de secours (pompiers, police, urgence médicale,
secours en mer ou en montagne...) qui pourront intervenir plus
rapidement pour porter assistance aux personnes en danger ;
pour le guidage des aveugles, pour le suivi de personnes
atteintes de la maladie d'Alzheimer qui souffrent de pertes de
mémoire, comme pour l'orientation des explorateurs, des
randonneurs ou des marins de plaisance.
La phase de développement de GALILÉO
(2002-2005) a pour but de valider les choix techniques et de
créer l'ensemble des conditions indispensables au déploiement
rapide de l'infrastructure, y compris le lancement des
premiers satellites tests. Le financement de cette phase est
assuré conjointement par l'Union européenne, pour un montant
global de 550 millions d'Euros, et l'Agence Spatiale
Européenne (ESA), dont le Conseil a approuvé un engagement
de 550 millions d'Euros dès le 15 novembre 2001.
La gestion de cette phase sera assurée
par une entreprise commune dont les membres fondateurs sont
l'Union européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA).
Pour mémoire :
GALILÉO est le programme européen
de radionavigation par satellite(1) lancé à
l'initiative de la Commission européenne. Il représentera
une révolution technologique équivalente à celle engendrée
par la téléphonie mobile. Il promet également le développement
d'une nouvelle génération de services universels dans des
domaines tels que les transports, l'agriculture ou la pêche.
Cette technologie, susceptible d'engendrer des bénéfices économiques
considérables, n'est à ce jour maîtrisée que par les États-Unis
-système GPS- et en Russie -système GLONASS-, tous deux
financés et contrôlés par les autorités militaires. Le
programme GALILÉO(2) sera géré et contrôlé par
des civils et offrira une garantie de qualité et de continuité
qui est indispensable pour nombre d'applications sensibles. Sa
complémentarité aux systèmes actuels accroîtra la fiabilité
et la disponibilité des services de navigation et de
positionnement. Son développement a été proposé en 4
phases : définition jusqu'en 2000, développement
jusqu'en 2005, déploiement jusqu'en 2008, opération et
exploitation au-delà. La phase de définition s'est achevée
fin 2000(3).
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