PARTIE 1
LA
COMPOSITION DE LA LUNE |
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A la surface de de la face qu'elle nous présente, il
est possible de voir des zones claires appelées "
continents " remplies de cratères, vieux de plus de 4
milliards d'années et des zones sombres appelées " mers
" qui datent d'au moins de 3,20 milliards d'années.
Ces " mers " qui ne contiennent pas d'eau,
sont de vastes plaines, lisses, créées par d'énormes météorites.
On y observe des crevasses, ou rainures, des vallées, des
falaises et des pitons rocheux isolés.
Les " continents " sont des zones accidentées
remplies de cratères et de sommets. Certains sommets sont très
hauts ; le plus élevé, le mont Leibnz, près des pôles s'élève
à 8 200 m. Les plus grands cratères dépassent 200 kilomètres
de diamètre. Il est estimé que la seule face visible de la
Lune renferme environ 300 000 cratères de plus 1 km.
Sa face cachée est beaucoup plus cratérisée que la
face qu'elle nous présente comme elle est toujours dirigée
vers l'espace.
Sans réelle atmosphère, la température lunaire monte
pendant la journée à +120°C pour retomber du côté obscur
à -180°C environ. La différence de température que présente
un rocher entre sa face éclairée et celle plongée dans
l'ombre atteint ainsi 300°C, valeur plus de 10 fois supérieure
aux écarts que l'on connaît sur Terre, où l'atmosphère
joue un rôle de régulateur. Le sous-sol est un véritable
permafrost, gelé à 2 m de profondeur par -17°C pour
progresser ensuite de 1.75° par mètre de profondeur.
La
structure interne de la Lune est composé de : |
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- une écorce de 60 km à 100 km d'épaisseur
- un manteau de 1 000 km d'épaisseur
- un noyau de 700 km d'épaisseur, d'une température de 1 500°C, composé de fer.
Structure interne de la Lune
Lors des missions Apollo des sismomètres ont
été mis en place. Les séismes d'origines internes qui ont été
enregistrés n'ont pas dépassé la magnitude 3 sur l'échelle
de Richter.
La Lune possède un champ magnétique d'une extrême
variabilité. C'est comme si la Lune avait une collection de
petits aimants enfouis au hasard sous sa surface.
Elle est entourée d'une atmosphère très riche en sodium, qui
s'étend jusqu'à 9 rayons lunaires.

De
l'eau gelée sur la Lune : |
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Du fait de l'absence d'atmosphère, la température
peut y atteindre les 125 °C au Soleil et -175 °C à l'ombre.

le 5/03/1998 la
sonde Lunar Prospector a détecté la présence d'eau,
sous forme de glace, au fond de
plusieurs cratères situés au pôle Sud, dans la région du
bassin d'Aitken, et au pôle Nord.
D'après des données de la sondes Lunar Prospector, la
Lune posséderait de la glace au fond de certains cratères. Il
ne s'agit pas d'une banquise mais d'eau congelée, mélangée au
régolite, cette couche de poussières de 10 m d'épaisseur
recouvre le sol. Elle proviendrait de la chute de météorites
et de comètes, il y a des millions et peut-être des milliards
d'années. Dans le froid polaire qui règne au fond des cratères
(- 230°) la glace peut en effet se conserver éternellement.
Lunar Prospector a terminé sa mission, le 31 juillet 1999, en
s'écrasant au fond d'un cratère, près du Pôle Sud. Le crash
devait provoquer un nuage de poussière dans lequel les
scientifiques espéraient observer de la vapeur d'eau et obtenir
une preuve supplémentaire de l'existence d'eau dans le sous-sol
sélène. Mais le résultat s'est avéré négatif.
La majorité des planétologues pense que la Lune s'est
formée il y a 4,60 milliards d'années après une gigantesque
collision entre la Terre et un corps probablement d’un diamètre
compris en 100 et 1000 km voir grand comme Mars,
composé d'un noyau de fer et de nickel et un manteau de
silicates. Des morceaux des deux manteaux et des croûtes
rocheuses auraient été éjectés dans l'espace. Le noyau de la
planète "impactante" se serait séparé du manteau et
aurait heurté la Terre qui l'aurait complètement absorbé. Après
l'impact les débris des deux manteaux silicatés vont se répartir
en une coquille autour de la Terre puis former un anneau. Tous
ces fragments se seraient entrechoqués et se seraient alors
agglutinés pour constituer la Lune 10 ans après le choc. Une
formation incroyablement courte à l'échelle des temps géologiques
où la genèse des événements se compte habituellement en
millions d'années.

La Lune se serait formée suite à
l'impact d'un astéroïde sur la Terre
il y a quelque 4.60 milliards d'années, propulsant
dans l'espace une fraction notable du magma.
Cette colision-fission-accrétion explique la ressemblance
de la Lune avec le manteau terrestre, sa pauvreté en fer et en
éléments volatils et sa richesses en éléments réfractaires.
Les observations effectuées par la
sonde Lunar Prospector en 1998 ont montré que le fer représente
moins de 4 % de la masse totale de la Lune (contre 33 % pour la
Terre). Le noyau de fer primitif aurait été absorbé par la
Terre et les matériaux, expulsés en orbite lors de
l'explosion, auraient été suffisamment chauffés pour perdre
leurs composants volatils et s'enrichir en matière réfractaire.
Ou bien, autre hypothèse : l'impact se serait produit après la
formation du noyau de fer de la Terre et le matière propulsée
en orbite ne pouvait qu'être pauvre en fer.
LES
MOUVEMENTS DE LA LUNE
Depuis Delaunay (1860) nous savons que la
Lune orbite à une distance comprise entre de la Terre, à une
vitesse moyenne de 1023 m/s soit 3683 km/h.
Autour de la Terre, à une distance moyenne de 384 400 kilomètres
(356500 km (périgée) et 406800 km (apogée)), gravite ce
satellite d'un diamètre de 3 476 km (29 à 33") soit un
quart de celui de la Terre à une vitesse moyenne de 1023 m/s
soit 3683 km/h. Ces valeurs furent recalculées par télémétrie
grâce aux réflecteurs lasers déposés sur la surface lunaire
par les équipes Apollo
Son orbite est elliptique comme celle de la quasi totalité des
corps en orbite autour d'un astre et présente une excentricité
moyenne de 0.0549, inclinée de 5°9' sur l'écliptique. La Lune
s’éloigne de la Terre à raison d’un mètre par siècle,
provoquant un ralentissement de la période orbitale de la Terre. Le
volume de la Lune est à peu près le cinquantième du
volume de la Terre. La masse lunaire est 81 fois moins
importante que la masse terrestre soit 1.2% de la Terre. La
densité moyenne de la Lune est seulement égale aux 3/5èmes de
celle de la Terre et sa force de gravité à la surface est
seulement égale au sixième de la force de gravité terrestre.

La Lune tourne autour de sa propre planète (révolution sidérale)
en 27,32 jours. Sa rotation sur elle même, s'effectue
exactement dans le même sens que la révolution sidérale, en
27,32 jours, raison pour laquelle la Lune nous présente
toujours la même face. Cette synchronisation des périodes de
rotation et de révolution n'est pas le fruit du hasard, mais résulte
en fait de l'action des forces de marées depuis la naissance du
système Terre - Lune. Sa révolution sidérale est perturbée
par le Soleil et les autres planètes.

Face cachée de la Lune
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Face visible de la Lune
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Lunaison animée
(462 Ko, 300 x 300 pixels) : par A. Cidadão
Parmi les perturbations relevées, nous
pouvons citer une dizaine de variations cycliques qui, mêlées
les unes aux autres rendant très complexe l'élaboration des éphémérides
lunaires :
- La variation de l'inclinaison de l'orbite lunaire sur l'écliptique
oscille entre 5° et 5°18' sur une période de 173 jours.
- La rotation de la ligne des noeuds de l'orbite lunaire
dont le sens rétrograde avec une période de 18.60 ans.
- La rotation du grand axe de l'orbite lunaire (ligne des
apsides) dans le sens direct avec une période de 8 ans 310
jours environ.
- Le mouvement d'oscillation du grand axe de l'orbite
lunaire, d'une période de 412 jours et d'une amplitude de 12.33°.
- L'excentricité de l'orbite de la Lune, qui varie entre
0.0432 et 0.0666 sur une période de 412 jours, modifiant sa
distance à la Terre de 11%.
- Le déplacement du périgée dans le même sens que la
Lune.
- L'évection qui produit un écart de 1°19' sur la
vitesse de déplacement de la Lune, lui donnant une avance ou un
retard de 2h20 sur sa position avec une période de 31jours
et19h.
- La variation qui produit également une avance ou un
retard de la Lune sur son orbite de 72 minutes avec une période
de 14.77 jours, liée à la demi-période entre deux nouvelles
Lunes (demi révolution synodique).
- Le freinage de son mouvement orbital provoqué par les
irrégularités de la Terre (excentricité, la vitesse de notre
planète qui tourne plus vite sur elle-même que la Lune tourne
autour de la Terre et les marées qui sont en décalage avec la
Lune) qui tend à l’éloigner progressivement de la Terre, à
raison de 3.80 cm par an. . Ce ralentissement provoque une légère
expansion à l'orbite de la Lune pour compenser se décalage.
Cet éloignement est de 3,80 cm par an. Dans 600 millions d'années
la Lune sera éloignée de 21 000 km de plus qu'elle ne l'est
actuellement et il n'y aura plus d'éclipse totale du Soleil..
D'où l'existence d'un couple de rappel qui ralentit la rotation
de la Terre de 1,4 millièmes de secondes chaque siècle en
moyenne.
- Les librations engendrées par l'excentricité de
l'orbite lunaire et l'inclinaison de son axe de rotation. La
Lune balance ainsi tant en longitude (7.7°) qu'en latitude (6.8°).
Ces deux périodes sont respectivement appelées le mois
Anomalistique et dure 27.55 jours et le mois Draconique qui dure
27.21 jours.

Les révolutions lunaires

La différence entre les révolutions sidérales
(A, A') et synodiques (A, B) correspond à une vitesse
relative de la Lune de 12.2° par rapport au Soleil,
ce qui fait que la Lune prend chaque jour 50 minutes
de retard sur la ligne Terre-Soleil. Le mois lunaire
correspond à la révolution synodique et dure
29j12h49m3s.
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La rotation de la Terre entraîne enfin une
libration diurne (1°) qui permet d'observer une phase lunaire légèrement
différente du lever au coucher de la Lune.
Au total, ces librations conjuguées nous permettent
d'observer près de 9% de sa surface cachée. Seules les 500
plus fortes irrégularités sont reprises pour calculer les éphémérides.
D'autres cycles nous permettent de distinguer plus ou
moins de détails sur la surface de la Lune. Car il ne suffit
pas que le Soleil soit au-dessus de l'horizon lunaire pour qu'il
éclaire les reliefs et que la Lune soit au plus près de la
Terre (au périgée), encore faut-il que plusieurs facteurs
soient réunis si vous désirez observer la Lune de façon systématique.
Parmi ces facteurs, complémentaires des irrégularités précédentes,
nous pouvons citer :
- La déclinaison lunaire qui définit le mois tropique
d'une durée de 27.32 jours
- La colongitude ou angle de phase au terminateur définissant
le mois synodique égal à 29 jours et 12H34
- La latitude solaire sélénocentrique qui nous renseigne
sur les éclipses d'une durée de 346.62 jours
- Le cycle du Saros ou cycle de libration (colongitude) évalué
à 6 585 jours. Il est estimé à partir d'une correspondance
approximative entre 223 lunaisons (6 585.32 jours) et 19 cycles
de variation de la latitude solaire sélénocentrique (6 585.78
jours).
- La variation de la déclinaison lunaire (la révolution
des noeuds) d'une durée de 6 798.41 jours.
LES
MARÉES
Pourquoi y a-t-il
simultanément deux marées
à l'opposé l'une de l'autre ?

La Lune attire la mer par le simple fait de
l'attraction gravitationnelle. C'est ainsi qu'il se
forme un bourrelet sur l'hémisphère de la Terre
faisant face à la Lune. Mais au même instant il se
produit également un phénomène identique aux
antipodes. Celui-ci est indirectement lié à la Lune.
La Terre forme un couple physique avec la Lune et
tourne autour de leur centre commun de gravité. Ce
bourrelet apparaît sur la face opposée de la Terre
en raison de la force centrifuge induite par son
mouvement de rotation sur elle-même. A ce titre les
continents se déplacent également et s'élèvent
toutes les 12 heures d'environ 40 cm à hauteur de
Paris.
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La Lune tourne autour de la Terre en 28 jours par conséquent
l'oscillation a une période de 14 jours. Ce cycle ne se répète
pourtant pas à l'identique, les coefficients de marées sont
plus forts à l'équinoxe et plus faibles aux solstices. Ces
modulations plus lentes sont dues à la variation d'autres paramètres
orbitaux.
Au cours d'un cycle annuel l'axe de rotation de la Terre sur
elle même (l'axe des pôles) oscille par rapport au plan de l'écliptique.
Lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont dans le même plan (équinoxe)
les effets combinés de la Lune et du Soleil sont les plus
importants créant de forts coefficients.
En plus des cycles annuels, de nombreux autres paramètres
oscillent sur des périodes plus grandes ce qui fait que la marée
n'est jamais la même d'une année à l'autre. Il existe
cependant un cycle de 18 ans, appelé saros, proche des nombreux
paramètres orbitaux, au bout duquel la marée se répète
presque à l'identique.
Sous l'action des forces génératrices de marée la surface
des océans ne prend pas la forme d'un bourrelet mais une forme
plus compliquée. L'image du bourrelet permet de rendre compte
de certains phénomènes.
La surface des océans ne prend pas la forme imposée par
la force génératrice (pleine-mer au zénith et au nadir) pour
plusieurs raisons :
- les continents forment des barrières empêchant la marée
de tourner autour de la Terre,
- si l'on suivait une pleine-mer elle devrait faire un tour de
la Terre en 24h50' or aucune onde ne peut aller aussi vite dans
l'océan. La vitesse de propagation des ondes dépend de la
profondeur, elle est maximale au dessus des grandes plaines
abyssales et diminue très fortement au voisinage des côtes,
- la force de Coriolis vient compliquer la propagation des ondes
: elles ont tendance à tourner dans le sens contraire des
aiguilles d'une montre et en laissant la côte sur leur droite
dans l'hémisphère Nord.
Pour ces différentes raisons la marée est une onde
stationnaire tournant autour de points fixes appelés points
amphidromiques où l'amplitude de la marée est nulle. Plus précisément,
chaque composante de la marée possède une structure bien définie,
la marée réelle étant la superposition de toutes les
composantes.
Représentation de la composante lunaire semi-diurne (M2),
composante principale de la marée à Brest. L'onde de marée s'étend
sur toute la planète. On distingue très nettement les points
amphidromiques autour desquels tourne la marée (convergence des
fuseaux colorés). Un de ces points se trouve au milieu de l'océan
Atlantique Nord. La structure de l'onde en mer du Nord est très
compliquée du fait des trois points amphidromiques.
Les lignes blanches représentent les lignes d'iso marnage
et les fuseaux de couleurs les régions d'isophase ou lignes
cotidales.
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