Le coin des collectors.
Ils m'ont accompagné sur tous mes bateaux, j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux et il méritent bien leur place ici.
J'étais alors simple Quartier-Maître Radio à la station réception de Marine Djibouti (FUV), cette région s'appelait encore le T.F.A.I. "Territoire Français des Afars et des Issas". Il
a trafiqué régulièrement avec entre-autres les patrouilleurs "La Lorientaise", "La Dieppoise", "La Combattante" (sur lequel j'ai embarqué plus tard) basés à Djibouti et beaucoup d'autres bâtiments militaires qui venaient dans la région de la corne de l'Afrique.
Parallèlement je m'en servais sur ma station radioamateur de l'époque FL8JC. Je l'avais construit avec les moyens du bord, on n'était pas trop outillés à l'époque à la station radio.
J'aime bien m'en servir encore aujourd'hui sur les bandes amateurs quand j'ai la chance de trouver un correspondant capable de lire la manipulation chantante de ce genre de clés.
Il a été pendant un moment recouvert d'une peau de Hyène que j'ai ôtée ensuite car les poils se mettaient entre les contacts.
Du temps ou je naviguais il était astiqué et brillait de tous ses feux. Je l'ai construit quand je naviguais dans le Pacifique en tant que Second-Maître Radio sur le patrouilleur P730 "LA COMBATTANTE" (FBTE). Ce petit bâtiment n'était équipé qu'en télégraphie et tout passait par le manip en messages chiffrés en groupes de 5 lettres. A l'époque je l'utilisais également comme clé sur un boitier électronique F5HV home-made.
Le patrouilleur P730 "LA COMBATTANTE" basé à cette époque à Papeete (Tahiti, années 80). Le meilleur bateau sur lequel j'ai servi, j'ai écumé toute la Polynésie Française avec lui. Il a ensuite terminé ses jours à la Gendarmerie Maritime, quelle misère...
Fabriqué de bric et de broc, on faisait avec ce qu'on pouvait trouver à bord, un bâtiment de guerre est loin d'être une quincaillerie: les contacts viennent d'un relais de téléimprimeur, un morceau de bakélite, le capot d'une vieille pioche inutilisable, une lame de scie,
quelques pièces venant d'un tableau électrique, socle en plomb recouvert d'une plaque de laiton que j'avais échangé à l'arsenal de Papeete contre un pack de Hinano.
Il m'a suivi sur toutes mes affectations et compte quelques centaines de messages à son actif, ce manipulateur à trafiqué depuis tous les atolls de la Polynésie Française.
Quand on revenait à quai il opérait ma station radioamateur FO8HA depuis Mahina à Tahiti. Il servait soit en double-contact, soit en clé sur un circuit F5HV.